Paradis Perdu

Il était là, immuable, grand, massif.
Il étendait ses ramures d’ombre sur son domaine.
Yggdrasil au cœur de mon monde.
Alexandrie dans la nuit de mon existence.
Et moi, tel une phalène, je ne pouvais m’empêcher de revenir, encore et encore.

Tout avait commencé en ces lieux. Cela faisait une éternité. En ce temps-là, il était bien plus magnifique. Maintenant, il n’était plus que l’ombre de lui-même. Vieil arbre tordu et chauve aux abords d’un champ. Il baignait ses pieds dans la fange d’un ru boueux, qui jadis était un torrent d’eau pure et cristalline. Cette source abreuvait tous les animaux de la Création. Dorénavant, seule une poignée de vaches placides avait ce privilège. En ce temps-là, pas de barbelés rouillés balafrant le paysage, rien qu’une vallée pleine de couleurs, qu’emplissaient les bruits des animaux. Ils en peuplaient ses prés, ses bois, ses lacs et ses monts.

Tout n’était que merveilles et j’en étais le gardien. Je bénissais chaque jour que Dieu faisait. J’avais la chance de pouvoir admirer, chaque matin, l’astre du jour entamer sa course dans les cieux et embraser de ses feux le paradis qui s’offrait à mon regard. Il commençait par illuminer le ciel nocturne, éclipsant une à une d’un nimbe indigo la myriade d’étoiles peuplant la nuit. Puis, émanant derrière la crête, il enflammait les cimes des arbres d’or et de pourpre, chassant les ténèbres pour établir son règne de lumière et de chaleur. Il n’y avait rien de comparable. Si ce n’est sans doute lorsque, sa course accomplie, il plongeait de l’autre côté, laissant sa place à l’astre lunaire. Des rivières de diamant se déversaient alors dans l’immensité nocturne. Une à une les dernières flammes s’estompaient sur les hauteurs de cette sentinelle sylvestre trônant au centre de l’éden. Ne restait alors, que sa silhouette massive éclipsant la voie lactée. J’avais cette chance en effet, alors que mes frères étaient restés auprès de notre père. J’avais cette tâche qui aurait pu paraître ingrate, de veiller sur le domaine, moi qui était leur aîné. Mais, pour toutes ces merveilles, elle ne l’était pas. Pour toutes ces découvertes, chaque jour, toujours plus nombreuses, j’étais heureux. Mais tout cela, je l’ai perdu. Pire, je l’ai détruit.

Tout n’était que merveilles et j’en étais le gardien. Je bénissais chaque jour que Dieu faisait. J’avais la chance de pouvoir admirer, chaque matin, l’astre du jour entamer sa course dans les cieux et embraser de ses feux le paradis qui s’offrait à mon regard. Il commençait par illuminer le ciel nocturne, éclipsant une à une d’un nimbe indigo la myriade d’étoiles peuplant la nuit. Puis, émanant derrière la crête, il enflammait les cimes des arbres d’or et de pourpre, chassant les ténèbres pour établir son règne de lumière et de chaleur. Il n’y avait rien de comparable. Si ce n’est sans doute lorsque, sa course accomplie, il plongeait de l’autre côté, laissant sa place à l’astre lunaire. Des rivières de diamant se déversaient alors dans l’immensité nocturne. Une à une les dernières flammes s’estompaient sur les hauteurs de cette sentinelle sylvestre trônant au centre de l’éden. Ne restait alors, que sa silhouette massive éclipsant la voie lactée. J’avais cette chance en effet, alors que mes frères étaient restés auprès de notre père. J’avais cette tâche qui aurait pu paraître ingrate, de veiller sur le domaine, moi qui était leur aîné. Mais, pour toutes ces merveilles, elle ne l’était pas. Pour toutes ces découvertes, chaque jour, toujours plus nombreuses, j’étais heureux. Mais tout cela, je l’ai perdu. Pire, je l’ai détruit.

Son regard était ardent comme la braise et noir comme le charbon.

Et maintenant, j’étais à nouveau ici. Retour sur les lieux du crime. Aux origines du péché. Ce n’était pas la première fois que je me représentais devant mon vieil ami. A  vrai dire, je revenais régulièrement. Je ne pouvais m’en empêcher. Je perpétuais la douleur et la honte, années après années, décennies après décennies, siècles après siècles, millénaires après millénaires. Le temps n’avait plus d’emprise sur moi. Je n’y attachais plus d’importance. Tout était aussi frais que la veille. Je revoyais encore le moment où tout avait basculé. L’instant fatidique qui allait changer l’ordre établi à jamais.

L’aube avait terminé son merveilleux spectacle et le jour était encore jeune. Ils étaient arrivés sur le domaine. Je ne les avais encore jamais vu auparavant et ne m’attendait pas à rencontrer, comme cela, ces visages nouveaux. Père avait parlé d’un projet plus grand encore que ce qu’il avait déjà réalisé ici. Comment aurais-je pu imaginer cela. Malgré toutes mes qualités, je n’avais pas son génie. C’était un jeune couple. On venait de les installer. Lui était grand, musclé, les yeux limpides comme la source et les cheveux blonds comme les blés. Ils étaient bouclés et souples, et dansaient dans la brise matinale. Il avait tout d’un jeune éphèbe, comparaison loin de mon esprit à cet instant. Elle. Elle était magnifique, élancée, fine et voluptueuse à la fois.  Son regard était ardent comme la braise et noir comme le charbon. Comme sa chevelure aussi, qui était longue et cascadait le long de ses courbes, se balançant à chaque pas. Il était le jour. Elle était la nuit. Je ne pus détacher mon regard pendant de longues minutes. Ils ne pouvaient me voir. Il ne faisait d’ailleurs pas attention à leur environnement. Sans doute Père ne leur avait-il pas signalé ma présence. C’était mieux ainsi. Il serait temps de me présenter, lorsqu’il l’aurait décidé. Je n’étais pas rebelle. Pas encore. Pourtant, à cet instant précis, la graine venait d’être semée.

Pendant des jours, je ne me lassais pas de les observer. Quelque chose en moi naissait. Quelque chose que je ne pensais pas pouvoir ressentir. Rien ne me prédisposait à cela. Je les voyais prendre, peu à peu, plus d’espace dans le domaine. Chaque jour, ils s’accaparaient plus de terrain, pour avoir plus d’aises. Petit à petit, ils commencèrent à se comporter en maîtres des lieux. Lui, s’arrogeait des droits sur les animaux et sur la vallée. Il imposait. Il dictait. Ne pouvait-il pas vivre en harmonie, comme je l’avais toujours fait ? J’aurais pu, moi aussi me comporter en seigneur. J’en aurais eu le droit. Pourtant, je ne l’avais jamais fait. Elle. Elle ne semblait pas dans le même état d’esprit. Plusieurs fois, je les avais vus se disputer. Il revendiquait ses mêmes droits sur elle comme il le faisait sur les bêtes. Mais elle n’en était pas une. Ou alors la plus merveilleuse créature jamais créée depuis que le monde fut. Le plus terrible, c‘est qu’il ne semblait pas méchant pour autant. Je l’avais vu soigner les animaux, veiller aussi sur certains. Je pense qu’il n’était pas assez mature pour la tâche que mon père lui avait, semble-t-il, confié. Elle. Elle semblait bien plus posée, plus adulte et de là venait sans doute le décalage. Elle préparait les onguents pour les soins de la faune. Elle passait du temps dans les bois à répertorier les plantes pour leurs bienfaits. Moi je continuais de les observer en secret. Mon père ne m’avait pas exprimé la nécessité de me présenter à eux.

Et je suis toujours là, devant mon souvenir incarné, devant cette silhouette massive et noire, étendant, à mesure que les heures passent, sa présence sur le vallon. Les heures et les ombres s’allongent, tandis que je rumine, tel mes placides spectatrices, les souvenirs de mon passé. Bientôt, l’astre solaire entamera sa chute vers l’horizon, mais le spectacle ne sera pas au rendez-vous. Mon vieux compagnon, n’est plus qu’un aride squelette nu et sombre, qui ne tient que par la volonté divine et qui, malgré sa taille imposante, semble bien chétif en comparaison de ce qu’il fut jadis. Je me demande toujours ce que doivent penser, de ce lieu, les gens alentours. De cet arbre planté au milieu de nulle part, qui en est pourtant l’origine. Et je ne parle pas, de ce qu’ils pourraient se dire à mon sujet. Étrange bonhomme planté béatement devant un arbre mort pendant des heures à le contempler. A cela je répondrais que je n’ai jamais été représentatif du commun des mortels. Je n’ai rien à voir avec la nature ovine de la plupart des hommes, obéissant aveuglement ou effrayé de ne pas correspondre à la norme. C’est sans doute là mon plus grand pêché, celui qui m’a perdu.  Cela, et une bonne dose de crédulité.

Il vînt un temps où, bercé de confiance et aveuglé par ma curiosité ou peut-être un autre sentiment plus subtil, je relâchais mon attention. Je m’approchais toujours plus près d’elle. Étudiant chacun de ses gestes, étudiant ou admirant, ce qui serait plus juste. Je n’étais pas destiné à rencontrer une femme, nous n’étions pas du même rang. Elle n’était pas pour moi, mais je trouvais le temps long lorsque j’en étais séparé. Et elle. Elle ignorait tout de moi, de ma présence et de mes intentions à son égard. J’aurais tellement souhaité, ne serait-ce qu’un regard. J’aurais voulu entamer une conversation, même banale, juste pour entendre sa voix, pour capter, quelques instants, son attention. Je souhaitais cesser de n’être qu’un fantôme, un observateur invisible. Je désirais être présent dans sa vie. Le destin se chargea de répondre à mon souhait.

Maudit soit ce jour fatidique ! Maudit, en effet, je le suis. Maudit par ma faute, par ma faiblesse, je le reconnais. J’ai pourtant, pendant une éternité, remis la faute sur Père. Sur son intransigeance, son aveuglement et ses règles inflexibles. Sur son plan dont nous n’étions que des pions. Je l’ai haï pour ne pas me haïr. Je l’ai détesté aussi fort qu’il m’aimait et que je l’aimais jadis. Je refusais de comprendre. Je n’acceptais pas sa décision et bien plus encore sa punition. Et maintenant encore, alors que ma rage est maintenant éteinte, je ne parviens toujours pas à accepter, ce que j’ai fini par voir. Car, moi, je n’avais pas ouvert les yeux. Moi qui m’enorgueillissait de lui avoir ouvert les siens, j’étais aveugle. Moi qui me croyais clairvoyant, je n’étais pas parvenu à voir plus loin que le bout de mon ego.

Ce jour-là, elle fît une mauvaise chute. Elle l’avait escaladé, mon arbre, pour secourir un petit chat, bien trop téméraire et en difficulté. Elle était montée sur une des plus hautes branches et avait tenté d’attraper l’inconscient félin. Mais, l’ingrat chenapan avait refusé de se laisser capturer et dans une énième et vaine tentative, son pied avait glissé et la terre l’avait rappelé à elle. Elle était là, à quelque pas de moi. Enfoncée dans l’humus et la mousse, les jambes baignant dans les eaux limpides et le visage presque serein, comme endormie. Le tableau aurait pu être bucolique, mais un filet de sang coulant de son crâne, le long de son front, le démentait. Elle avait perdu conscience et le filou félin repartait la queue haute dans les taillis, inconscient de son acte, presque fier de son forfait. Et moi, je la regardais, pétrifié et incapable de me décider.

La guerre faisait rage en moi. Devais-je intervenir ? Comment ? Son compagnon était loin dans la vallée, lorsqu’il reviendrait, il serait sans doute trop tard. Non, qu’elle risqua d’en mourir, pas encore, mais je n’avais pas la moindre idée des conséquences d’une telle chute. J’aurais sans doute dû prévenir mon père, lui aurait su. Mais je ne pouvais m’y résoudre. Elle était juste là, à quelques pas de moi. Je savais comment lui rendre la vie qui s’écoulait de ses plaies. Je savais même, qu’elle en sortirait plus forte encore, qu’elle en serait changée à jamais.

Alors j’avançais vers elle. Je franchis la frontière, que jamais je n’aurais dû franchir. Je brisais le mur qui n’aurait jamais dû être brisé. Je m’agenouillais à ces côtés et pour la première fois, j’effleurais sa peau.  Je passais mes doigts dans sa noire chevelure et frémissais comme un adolescent. Elle était la première femme. Jamais auparavant, je n’avais touché la chair. Jamais, je n’avais ressentis un tel émoi. Ce n’était pourtant pas le moment approprié pour me délecter de ces nouvelles sensations. La scène virait au morbide, mais sur l’instant, je n’en avais pas conscience. Avec du recul, avec l’âge, maintenant je le sais. Mais en ces temps-là, en la matière, je n’avais guère plus de maturité que son compagnon.

Sortant de mes rêveries, je relevais la tête sur le Roi du domaine, le Seigneur de tous les Arbres, qui avait précipité celle pour qui mon cœur se mettait à battre et qui en serait aussi le miraculeux salvateur. Il formait de ses racines un berceau à la gloire de celle qui l’avait affronté, celle qui avait piétiné ses frondaisons, escalader sa cime. Il n’était pas rancunier pour sa majesté froissée, sa superbe perdue. Je ramassais un de ses fruits bien mûr, tombé à terre en même temps que la belle grimpeuse. Figure prométhéenne, voleuse de feu venu l’offrir aux hommes. Je l’ouvrais en deux et plongeais mes doigts dans son cœur pour en extraire la quintessence, le nectar primordial. J’en laissais couler quelques gouttes sur ces lèvres jusque dans sa gorge. Son visage de porcelaine se teinta à nouveau. Sa poitrine reprit un rythme plus profond, plus serein. Le fluide carmin, couronne prophétique ceignant son front, cessa de couler. Elle me revenait.

Alors ses yeux s’ouvrir. Elle posa son regard sur moi et su. Elle me contempla incrédule. Je pressais la pulpe du précieux fruit sur ses lèvres et elle s’en saisit. Ses yeux se fermèrent un instant, elle reprenait doucement connaissance. Notre silence  trouvait écho dans toute la vallée. Pas une bête, pas même le vent n’osait le briser. Le monde s’était arrêté. Le temps suspendait son vol. Je restais, moi-même, immobile, incapable de prendre la bonne décision. Elle était sauvée, tout le moins, elle était soignée. J’aurais dû m’éclipser, retourner dans les ombres pour ne plus en sortir. Mais je n’y parvenais pas. J’étais incapable de bouger. Elle continuait de plonger son regard dans le mien. Et moi, j’étais comme hypnotisé. Elle me sourit. Je me sentis pâlir. C’était stupide. Je me sentais comme un enfant, alors que j’étais le prince de ses terres. Ses yeux n’avaient plus de reflet juvénile, mais dans son regard perçait une sagesse millénaire.

Qu’avais-je fait ? Je pense que sur le moment et dans les jours qui suivirent, je n’en avais pas vraiment conscience. En fait, je n’avais conscience que de peu de choses. Je n’étais plus vraiment là. Même si l’expression est galvaudée, j’aurais pu dire que j’étais au Septième Ciel. Nous nous sommes revu. A vrai dire, nous ne nous sommes jamais vraiment séparés. Certes, j’étais retourné dans les ombres, mais, elle, dorénavant, savais me trouver. Son compagnon était aveugle, il ne se rendait compte de rien. Pourtant, elle avait changé. Notre rencontre l’avait transformée à jamais. A chaque fois, qu’elle s’en allait pour ses explorations quotidiennes, je sortais de mes ombres pour la retrouver. Alors durant de longues heures, nous parlions et refaisions la création ensemble. Elle était vive et intelligente. Elle apprenait rapidement. Elle était avide de sapience et j’aimais la lui distiller. Je lui apprenais les secrets issus de l’aube des temps. Je lui enseignais les savoirs occultes, qu’elle n’aurait jamais dû connaître. Aveugle que j’étais. Perdu dans la tourmente d’une passion qui me dévorait et que je n’avais jamais éprouvé. Que je n’aurais jamais du éprouvé. Je faisais d’elle une génie. Elle faisait de moi un homme.

Vînt un soir, où son compagnon exigea d’elle qu’ils s’accouplent. Ce soir-là, comme de nombreux depuis notre rencontre, j’étais non loin de là, à l’observer. Elle, fort de nos sentiments mutuels, s’y refusait. Et en moi, la rage se déchaînait. Alors qu’elle se dérobait, il l’agrippa et tenta de l’y contraindre. Elle me chercha des yeux.  Son regard croisa le mien. Il n’était que peur, panique, souffrance et suppliques. Je ne devais pas intervenir. Elle suppliait son déni. Nous n’étions pas du même rang. J’en avais déjà trop fait. Il l’attrapa par les cheveux. Si j’allais la secourir, Père saurait alors la vérité. Elle hurla de douleur, tandis qu’il tentait de la plaquer contre lui. Il me punirait, me maudirait. Appuyant de tout son poids, il tenta de pénétrer en elle. Je bondissais. Le foyer brûlait furieusement, inondant le crime de toute sa clarté. Ma lame au clair s’embrasait de milles flammes telle ma colère. Le bourreau recula de terreur. J’étais l’incarnation de la colère divine. J’étais le Porteur de Lumière. Prométhée ayant dispensé la connaissance. J’allais bientôt connaître le courroux  céleste pour mes actes. Moi le prince de cette terre, je devrais rendre des comptes pour avoir aimé. Car cet amour m’étais interdit. Mais à cet instant, ce n’était pas de l’amour que j’éprouvais. C’était de la colère, de la rage et de la haine. Durant cette éternité, jamais épée sembla plus lourde. Je le fixais de mon regard brûlant. Il tremblait de terreur. Était-ce donc grâce à cette pitoyable créature que mon père comptait réaliser son œuvre ? Pourquoi ce choix ? Comment un être aussi misérable pouvait avoir autant d’importance pour lui. Suffisamment pour me mettre à l’écart, pour m’en tenir éloigné. Durant cet infini, Damoclès au-dessus de l’Homme, j’aurais pu mettre fin à cette folie. Mais j’y ai renoncé.

Ce soir-là, j’emmenais ma compagne dans mes ombres pour l’y protéger de mon père. Je savais qu’il ne nous accepterait jamais. Sa colère fut terrible, mais elle ne fut rien en comparaison de ce qui approchait. Il ne lui fallut que peu de temps pour amener une remplaçante à celui qui faillit périr de mes mains. Elle était semblable à lui et sans doute plus docile. Ma compagne refusant de la laisser subir aveuglement ce qu’elle n’avait jamais accepter, acheva de nous condamner. Profitant de mon absence, elle choisit de lui offrir, ce que je lui avais moi-même offert. Elle se rendit au pied l’arbre et y cueillit un fruit. Elle le lui donna et par ce geste de compassion, elle scella notre destin.

Depuis ce jour, Lilith et moi sommes condamné à nous aimer sans jamais pouvoir y parvenir. Nous errons à travers le monde, à travers le temps, à la recherche de l’autre et jamais nous n’y parviendrons. Depuis des temps immémoriaux, je reviens voir ce qu’il reste du paradis dont j’étais le gardien, moi le Prince de la Terre.

 

Moi Lucifer.